Contexte
Avec ses nombreux lacs et ses glaciers importants, le Tadjikistan, en grande partie semi-aride, dispose d’abondantes ressources en eau douce: environ 60% des cours d’eau d’Asie centrale proviennent de ses montagnes. Toutefois, en raison du terrain accidenté, de la croissance démographique et de l’effondrement des systèmes d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation subventionnés au niveau central, la livraison de l’eau aux utilisateurs demeure un défi. Les difficultés rencontrées par le Tadjikistan pour fournir des services de base entravent son développement économique et nuisent aux moyens de subsistance et à la santé de sa population. Les inégalités d’accès à l’eau d’irrigation provoquent des conflits locaux entre utilisateurs, tout en alimentant des tensions autour de l’allocation et de l’utilisation de l’eau dans la région. En outre, en raison de l’impact du changement climatique et de la fonte des glaciers, le nombre de catastrophes liées à l’eau augmente.
En décembre 2015, le gouvernement du Tadjikistan a approuvé le programme de réforme du secteur de l’eau 2016-2025. La réforme vise à faire passer la gestion de l’eau d’une approche administrative et sectorielle à la GIRE (gestion intégrée des ressources en eau) et aux principes des bassins versants, tout en développant de nouveaux cadres réglementaires, législatifs et opérationnels
Percée récente pour le recouvrement intégral des coûts dans l’approvisionnement en eau en milieu rural
Nous avons réalisé une percée majeure dans notre Projet d’approvisionnement en eau et d’assainissement en milieu rural dans la Vallée de Ferghana: l’Agence antimonopole aux niveaux national et provincial a approuvé les tarifs de l’eau dans tous les systèmes ruraux qui ont été mis en place avec le soutien du projet.
Les systèmes d’approvisionnement en eau des villages situés dans les districts de Konibodom, Isfara, Mastchoh et Spitamen appliquent tous des tarifs qui couvrent non seulement la totalité des coûts d’exploitation et d’entretien, mais également les coûts en capital (construction/installation initiale). Au Tadjikistan, les tarifications sont généralement maintenus basses pour des raisons politiques et le recouvrement intégral des coûts est rarement réalisé même dans les zones urbaines; ainsi, les tarifs ont initialement rencontré une forte opposition de l’Agence antimonopole, tant au niveau provincial que national.
Cependant, avec notre suivi constant, le lobbying et la communication de l’expérience réussie dans les projets ont finalement mené à l’approbation récente des tarifs. Ce précédent peut maintenant faciliter la reproduction du recouvrement des coûts dans les systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural dans d’autres régions du Tadjikistan.
Cette percée a été rendue possible grâce au support de la Direction du développement et de la coopération suisse.